Le soutien scolaire à domicile : état des lieux de l’école de la République

by johan août 25, 2011

Le soutien scolaire est un sujet d’étude peu exploré par les chercheurs. Le sociologue Dominique Glasman est en quelque sorte un pionnier dans cet eldorado de la recherche scientifique. Le fruit de son travail se trouve dans son rapport intitulé Le travail des élèves pour l’école en dehors de l’école et commandité par le Haut conseil de l’évaluation de l’école (HCEE). Pourtant, aucun économiste ne peut nier son impressionnante évolution sur le marché économique français. Ce constat pose de vraies questions sur une Institution chère à la République : l’Education nationale.

Comment se déroule l’aide aux devoirs à la maison ? «L’aide parentale se chiffre en moyenne à 15h par mois et décroît avec l’âge de l’enfant (19h au primaire, 14h au collège, 6h au lycée). Les parents qui prennent en charge la totalité de l’aide aux devoirs se caractérisent par une plus haute ambition scolaire pour leur enfant. Plus le niveau de scolarité est élevé, plus cette population est typée : au niveau lycée, ces parents aidants sont en majorité des enseignants, réunissant à la fois les conditions de niveau d’instruction, d’investissement (ou surinvestissement) des enjeux scolaires, d’exigence envers le travail et de disponibilité à consacrer aux devoirs des enfants. Les frères et sœurs (et parfois les grands-parents) jouent un rôle moindre dans l’accompagnement des plus jeunes (12% au primaire, 20% dans le secondaire). Cependant, leur aide s’intensifie lorsque leur cadet est en situation de redoublement. L’aide entre camarades est rare au cycle élémentaire mais va croissant au fil de la scolarité (23% au collège et 34% au lycée). Les jeunes qui n’ont pas d’autre appui que
celui de la fratrie ou du groupe d’amis sont des élèves sans difficulté scolaire.» (Agnès CAVET de l’Institut National de la Recherche Pédagogique(INRP), Le soutien scolaire entre éducation populaire et industrie de service, décembre 2006).

Deux types de soutien scolaire existent : le bénévole, confié à un tiers et le payant, confié à des entreprises privées. A partir d’une note d’information de février 2006 publiée par la Division des études et de la prospective (Dep) du ministère de l’Éducation nationale, Agnès Cavet, dresse le constat suivant : «Que le soutien scolaire soit gratuit ou payant, 80% des parents enquêtés estiment qu’il a permis d’améliorer le niveau scolaire de leur enfant. Toutefois, le soutien scolaire gratuit est jugé plus profitable à l’école élémentaire (87%) qu’au collège (75%) ou au lycée (71%). En matière de cours payant, ce facteur s’inverse. De plus, la qualité du tuteur influence sensiblement l’évaluation des bénéfices retirés par l’enfant : les cours donnés par un étudiant sont jugés les plus efficaces (95% au collège et 88% au lycée), devançant ceux dispensés par un enseignant à titre individuel (78% au collège et 87% au lycée) ou via un établissement privé de soutien scolaire (respectivement 67% et 82%)».

Les cours payant semblent témoigner d’une plus grande exigence des parents vis-à-vis de l’instruction et du niveau d’étude de l’enfant.
La note d’information précise que «les cours payants concernent presque exclusivement le niveau secondaire et s’intensifient au fil de la scolarité (8,5% au collège et 15% en LGT), particulièrement aux niveaux qui précèdent les paliers d’orientation scolaire. Les élèves de lycée professionnel y font peu appel. Pour les collégiens, les cours payants viennent répondre à une faiblesse ou grande faiblesse dans la discipline (mathématiques le plus souvent). En revanche, parmi les lycéens, 25% sont de « bons » élèves pour lesquels le cours particulier s’inscrit dans une stratégie d’excellence orientée vers un parcours d’études supérieures plus
exigeant. L’initiative des cours revient rarement aux enseignants ; elle émane davantage des parents mais aussi des enfants eux-mêmes (23% au collège, 40% au lycée). Ces parents appartiennent à une catégorie sociale plus favorisée – enseignants, cadres, chefs d’entreprises, commerçants ; ils souscrivent des cours payants soit par manque de temps, soit parce qu’ils se sentent dépassés par le programme de la discipline. Les enfants qui suivent
leur scolarité dans l’enseignement privé sont aussi plus nombreux à suivre des cours privés payants. Les cours payants sont rarement dispensés par l’enseignant habituel de l’enfant. On recourt plus souvent à un étudiant (34%), à un autre enseignant (31%) ou à un organisme privé (21%) ».

Interroger le système scolaire c’est finalement poser un regard sur la société.
La course au diplôme sur le marché de l’emploi provoque une augmentation des exigences des parents. Le système éducatif est pointé du doigt. Baisse des moyens, suppression de fonctionnaires, effectifs grandissants et creusement du niveau socioculturel des familles : l’Ecole se place au croisement des interrogations qui pèsent sur la société.

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